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Eglise Saint-Sulpice à Paris
Les travaux de l’église Saint-Sulpice à Paris débutent en 1645. Le curé de la petite église de Saint-Sulpice-des-Champs, Jean-Jacques Olier a vu grand !
La petite bourgade qui s’était formée peu à peu au milieu des champs autour de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés sur la rive gauche de la Seine, est en pleine expansion. L’église étant devenue beaucoup trop petite pour accueillir tous les paroissiens, le curé décide d’en faire construire une plus grande, beaucoup plus grande… tout simplement la plus grande de Paris.
Mathys Schoevaerdts (1665 – 1723), Vue de l’église Saint-Sulpice à Paris, XVIIe siècle
En octobre 1645, le jeune Louis XIV qui n’a que sept ans pose la première pierre de cette immense église et signe, en présence sa mère, la Régente, des lettres patentes autorisant la maîtrise d’œuvre à recevoir legs, fondations et donations pour financer les travaux. Les travaux commencent donc mais sont très vite ralentis par la Fronde et des désaccords importants sur les plans présentés et la mort et la démission de plusieurs architectes. En 1660, après dix ans de quasi interruption, les travaux reprennent. Le chœur et les chapelles du déambulatoire sont érigés, puis, en 1674, ce sont les quatre grandes piles de la croisée. En 1676, le bras nord du transept sort de terre. Le chœur de l’ancienne église (qui entrave la construction) est alors détruit.
Mais, en 1678, le financement se tarit, les caisses sont vides. Il faut se rendre à l’évidence, les donations et legs des paroissiens ne sont pas suffisants pour financer cet immense chantier. La Fabrique qui a en charge les travaux de construction de l’église a une dette de cinq cent mille livres. Les artisans qui interviennent sur le chantier réclament le paiement de leurs créances. La Fabrique est contrainte de vendre tous ses biens et en 1689, un arrêt du conseil d’Etat créée une taxe spéciale dont sont redevables tous les paroissiens de Saint-Sulpice pour rembourser la dette et les intérêts accumulés. On imagine assez bien que cette taxe, qui majore les impôts sur les boues et les lanternes et qui va subsister pendant douze ans suscite la colère des habitants du quartier. D’autant plus que quarante ans vont passer sans que plus rien ne soit construit. La nouvelle église utilisera la nef de l’ancienne…avec un dénivelé de quatre mètres entre la nef et le chœur ! Le quartier est éventré, l’église paroissiale est difforme et partiellement sans couverture, en proie aux intempéries.

Jean-Baptiste-Joseph Languet de Gergy (1675-1750), curé de Saint-Sulpice à Paris, gravure,Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon
Heureusement, comme une bénédiction du ciel, un curé énergique, Jean-Baptiste Languet de Cergy est nommé en 1714 à Saint-Sulpice. Il sait parler à ses paroissiens et obtient des dons importants pour poursuivre les travaux. Mais surtout, il entreprend de récolter la majorité des fonds nécessaires en organisant…. une loterie !

Billet de la loterie de Saint-Sulpice daté de septembre 1733
Collé en page de garde de Panthéon ou temple des oracles divertissans dans lequel chacun peut apprendre ce qui luy doit arriver de bonheur ou de malheur en ses desseins & entreprises,
Paris, Cardin Besongne, 1654. 11 x 17 cm
BnF, Arsenal, 8º S 1438
Le principe de cette loterie fut approuvé par le Conseil d’Etat, début janvier 1721. Le billet coûtait vingt sols. Le tirage avait lieu tous les mois et 85% des fonds recueillis étaient redistribués aux participants. Le reste revenait à la paroisse. Les sources consultées n’indiquent nulle part que l’État prélevait un impôt au passage… La loterie, qui dura non pas trois ans, mais vingt-cinq ans, mit la paroisse de Saint-Sulpice à l’abri des difficultés financières. Les auteurs ne sont pas d’accord sur le montant de la somme que rapporta cette loterie. Certains parlent de douze millions de livres. Le biographe de l’église, Charles Hamel, penche plutôt pour une somme de deux à trois millions, ce qui est déjà considérable !
Bonjour,
Désolé mais je ne vois pas votre programme de visites enfants et adultes en haut de la page…
Bien à vous
YvesPG
Bonjour Yves,
Effectivement, ils n’y sont plus. Si vous souhaitez connaitre mes programmes, vous pouvez m’envoyer un mail à astrid.debrondeau@gmail.com et je vous en enverrai un exemplaire par mail. Merci et à bientôt sur Les Yeux d’Argus.
Bonjour,
Merci pour votre réponse.
Je viens de vous envoyer un email
BAV
Yves PG
Bonjour, je me permets de vous adresser ce message totalement inutile et non contributif à ce blog et encore moins à l’Art: « merci ».
Je me suis régalée en lisant tous les articles postés. Je suis au stade inférieur au néophyte et mes connaissances artistiques se résument au jeu « la vente aux enchères » (à ne pas sous-estimer tout de même car mon fils connait plus de noms de tableaux que la plupart des enfants de son âge…), à la visite du Rijksmuseum et à un petit syndrome de Stendhal dans la grotte de Lascaux. Je vis bien loin des allées du Louvre. J’ai particulièrement apprécié votre ouverture d’esprit et vos connaissances historiques ainsi que le respect pour les objets très anciens, la tendresse pour des œuvres que certains qualifieraient de trop classiques ou trop bizarres.
Vous avez sauvé de l’asphyxie les neurones qui me restent. Encore merci.
Nelly.
Merci beaucoup Nelly pour votre gentil message. A bientôt sur ce blog !
Comme d’habitude, un article très agréable à lire où on apprend plein de choses. Merci infiniment.
Je me suis permise de vous nominer pour le Sunshine Blogger Awards 🙂
Vous pouvez accepter et partager le monde de l’art et du patrimoine comme nous le faisons en lisant https://reinventingrid.com/2018/04/16/sunshine-blogger-award/
Une belle manière de développer notre partage. A bientôt. Ingrid